Auberge du Seizon Debout

"Hmmm , si je peux me permettre Bary , tu as mal écrit ton propre nom. Hellismine je crois que notre ami a eu plus de raku qu'il ne pouvait en supporter pour ce soir , enfin il est toujours capable de tricher on dirait si ça continue je vais devoir mettre mes bottes sur la table !! "

Voyons mon ami, il me semble que tout est bien écrit

Bary se rendit alors compte que Sethitus devait avoir profité des stocks d'herbe de Hellismine plus que de raison.

[HRP] [/HRP]

Ce diable de magicien , si il s'imagine que je ne l'ai pas vu remuer les levres en tentant d'incanter. Enfin c'est de bonne guerre la star BT ne PEUT pas trop s'enivrer en public.

" En effet , j'ai du mal lire........."


[HRP] passage a la premiere personne ^^ [/HRP]

C'était fait. Quel meilleur ambassadeur que celui qui figure sur les boîtes de corn-flakes ? Hellismine voyait bien Bary lors d'un combat, incantant un quelconque sort, dire à l'ennemi qui lui faisait face :

- Hey, si ma boule de feu ne te tue pas, viens donc faire un tour à l'auberge du Seizon Debout, on y boit le meilleur des raku.

Ou en rejoignant dans une chambre de bonne une jeune demoiselle, et tout en lui enlevant ses vêtements, lui rappelant :

- Surtout, n'oublie pas, Hellismine t'attend à l'auberge du Seizon Debout...

Ou bien encore, signant les autographes des fans en délire, Hellismine voyait Bary avouer entre deux signatures :

- Mon raku-raku ? Je le prends à l'auberge du Seizon Debout.

Ces quelques pensées stupides et fugitives, furent interrompues par une remarque de Sethitus qui disait que le sorcier s'était trompé en signant. Hellismine jeta un coup d'oeil rapide et vit que le capitaine avait raison. Mais deux secondes plus tard, l'erreur n'y était plus. Le tavernier se frotta les yeux, reposa sa pipe, et à part :

- Me serais-je encore trompé dans les proportions ? Il me semble que non pourtant, j'ai fait comme Sethitus me l'avait dit : trois quarts un quart...

L'archer remercia Bary pour cette association et lui dit :

- Merci de t'inquiéter pour Lonnie, mais on ne peut rien. Il faut faire comme elle, attendre...

Puis remarquant, dans le fond de la salle, un jeune Seizon sans gêne, la pipe à la bouche :

- Nanmaihoo là, c'est l'espace non fumeur ici... trois pancartes et ça ne lui suffirait pas à celui-là...

Le tavernier s'aperçut que c'était à lui de distribuer les cartes, il prit donc le jeu et commença donc à donner, tout en observant les sorciers du coin de l'oeil.

Pour sa part glaps etait assez intringué par l'herbe employée dans cette région.
Tout en se bourrant une deuxième pipe, il put comparer succintement la sienne et celle de ses convives.
Mais il préféra garder cela pour lui, il se voyait mal expliquer à ces trois seizons que son herbe vient directement d'une serre reikonne. Où elle pousse sous la lumière magique de son ami Kowman.

Quant à l'énergumène de tout à l'heure, cela ne pouvait maintenant plus faire de doute : c'est forcément ce sorcier dont toutes les jeunes filles sont folles.
"Comment déja ? Bary Traiteur, ou Trodeur peut-etre... Hum... je me disais bien avoir déjà vu sa tête. Sur les sacs de nourriture à licornes peut être ..."
En tout cas l'aubergiste a fait une bonne affaire... impossible de rater ce panneau publicitaire vivant !

Glaps prend sa carte et se retient fortement pour ne pas changer magiquement la valeur de sa main ...cela ne passerait surement pas inaperçu. Et puis il n'y pas d'enjeu... A moins que....


- Arf, le poker avec des jetons est vite lassant. Cela devient clairement plus piquant avec un enjeu...

- Vous voulez jouer avec des Gp, n'est-ce pas...

Cette proposition n'enchantait guère le gargottier; jouer de l'argent au poker contre deux sorciers était relativement dangereux, non pas pour la santé, mais pour la bourse. Il est clairement établi que nombre de personnes pratiquant la magie, l'utilise pour tricher aux cartes, et même si Hellismine pensait que mettre au service d'une telle filouterie, des pouvoirs aussi importants était à la limite du ridicule, Hellismine se dit qu'il fallait tout de même se méfier de son ami, qui l'avait prévenu quelque temps auparavant qu'il était difficile de ne pas invoquer telle ou telle carte, et de ce Glaps, qui trainait son savoir dans une petite brouette.

- Pourquoi pas, si tout le monde est d'accord... Il est vrai que je m'ennuie quelque peu...

Hellismine se tourna vers Sethitus et vers Bary pour leur demander de façon muette leur avis.

- En attendant votre décision, puis-je vous offrir une chopine ?

Le tavernier, commençant à bien connaitre les quelques occupants de la salle, ne se préoccupait pas de leur réponse, il la connaissait, et se dirigeait vers le comptoir...

Alors qu'Hellismine se dirigeait vers le comptoir, un gamin lui passe entre les jambes et fonce sur Glaps, il lui tend un parchemin, attend un moment un pourboire, puis repart comme il est venu... (c'est a dire très brusquement et sans explication )
Après la lecture du message, glaps prend un air fatigué..

-Bon, et bien... ça ne m'enchante pas mais je dois vous quitter messieurs. Les tschuchis nous assiègent, et chaque minute ils se renforcent...
il salue l'assemblée
Merci de votre accueil messieurs ! A plus tard peut-être....

Glaps ramasse rapidement son bric a brac... en oublie la moitié, et se dirige vers la sortie au pas de course.

Il était tôt, un matin triste, comme d'autres, où la rumeur courait que quelques Reikons tournaient dans la ville, à la recherche de combattants peu expérimentés, comme d'habitude. Aucun client n'était présent dans l'Auberge du Seizon Debout. Seul, Hellismine en profita; fatigué par une nuit de garde dans la ville, il se décida pourtant à transformer une partie de l'arrière-salle en fumerie.
Dans cette optique, l'archer avait commandé sept petits lits, tout de bois décorés, ainsi que quelques petites tables basses, ornées elles aussi de fioritures et autres frises. Le plus dur pour Hellismine fut la disposition des meubles. Pour le reste, le tavernier plaça quelques parois séparatrices, de simples planches de bois fines, histoire de rendre hermétique aux autres clients, cette nouvelle petite salle prochainement enfumée. Une simple fenêtre servirait de dévidoir pour les vapeurs. Mais la disposition... Il ne pouvait décemment pas les mettre en ligne, ce n'était pas un dortoir. Finalement, il eut l'idée de les coller aux parois, et plaça devant ces couches des rideaux verts, coulissants, permettant aux usagers d'être vus ou non. Au centre, il acheta un nouveau meuble, en bois également, d'une forme très particulière. Rond, comme la fontaine au centre de la ville, il avait deux étages. Le bas était d'un diamètre plus large et servait de table, le haut, quant à lui, servait de rangement. L'ensemble avait beaucoup de standing, de classe.

- Hey, Hellismine !!

Germain Beer !! Hellismine avait pensé à lui, la nuit passée aux aguets. Il s'était quelque peu inquiété, puisque le distillateur n'était pas passé emplir les stocks de la taverne.

- Germain, enfin !! J'ai cru que tu m'avais oublié... Tu tombes bien... As-tu déjà fumé l'Alcheiss ?
- Bien sur, gamin...

Le tavernier se sentit un peu bête sur le coup... Que pouvait-il bien apprendre à ce sympathique alcoolique, aux joues rougeaudes, qui devait tout savoir sur tous les gentils vices de la planète. Hellismine se dit que finalement, il ne devait y avoir que lui qui ne connaissait pas cette plante Tsuchi. Il enchaina :

- Eh bien, voici : l'auberge-taverne devient l'auberge-taverne-fumerie. La toute première fumerie du royaume Seizon.
- Est-ce légal ?
- Je ne sais pas... j'y ai pensé, mais personne n'a su me répondre. On verra bien... Me ferais-tu l'honneur d'être mon premier client ?
- Avec plaisir !!

Germain s'alita après avoir préparé sa pipe sur le meuble central. Hellismine entendit les murmures de nouveaux clients. Il fallait faire tourner pas moins de quatre ou cinq activités d'un coup, il décida donc, après avoir souhaité bien de la douceur à son ami, d'aller dire bonjour aux arrivants.

Pendant ce temps, Bary, qui après un sévère entraînement dans les plaines qui séparent les marais de la ville mizu, se dit qu'il était temps de repartir dans son pays bien aimé, qu'il ne voyait que trop peu, et trop souvent en état de siège. Les rumeurs concernant les agissements de sinistres individus reikons, pour qui la gloire n'a pas la même signification que pour nous autres, peuples civilisés lui était parvenues aux oreilles. Tandis qu'il marchait vers le fier totem couleur émeraude de sa démarche traînante, Bary ressentait le poids de l'âge sur ses épaules fatiguées par l'exercice et par son périple. Il n'avait qu'une envie, se retrouver à l'auberge le plus vite possible.

Il se souvenait bien entendu de sa dernière découverte en matière de transport expérimental, mais s'il avait retenté plusieurs fois la même manipulation depuis, aucune de ses tentatives n'avait produit le résultat escompté. Cependant il se souvenait d'un vieux grimoire qu’il avait feuilleté dans la "zone interdite" de la bibliothèque de Coudbar (il cherchait les revues pornos que le concierge planquait à cet endroit sous couvert de recueil de magie noir), cependant cette fois, Bary n'avait pas eu de chance et était tombé sur un véritable livre de sort. S'il se souvenait bien ce sort lui permettrait de rejoindre l'auberge. Il se mit alors à incanter et à faire des ombres chinoises sur un rocher avec ses orteils :

Flap Zgudo shnaki ! okra zoumbaaa ! Monch woa sé leuh Seizon Debout !

Bary se sentit alors comme aspiré vers le haut mais pourtant son corps semblait toujours au sol allongé près d'une girafe (en ombres chinoises). Sa tête tournait, tournait, à n'en plus finir. Quand il reprit ses esprits, Bary était au comptoir de son auberge favorite, mais personne n'était là pour l'accueillir et entendre sa nouvelle histoire. Il perçut cependant des bruits provenant de l'arrière salle.

Alors Patron, on n'accueille plus les vieux amis comme il se doit !?

Dit-il, heureux à la fois de se retrouver dans un lieu familier mais aussi à la perspective de bavarder avec ses amis en sirotant le meilleur raku raku de tout sistearth.
Cependant lorsque Hellismine franchit le seuil de la pièce, il parut frappé d'effroi. Ce n'est que devant la grimace de son ami que Bary se rendit compte que tout n'avait pas marché comme prévu, seule sa tête avait été téléportée et reposait sur le comptoir, pendant que le reste de son corps gisait auprès d'une girafe de plus en plus grande.

Germain était installé, bien tranquillement, et commençait à fumer sa pipe, d'abord assis, puis il se coucha et se mit alors à lire un grimoire sur la distillation des liqueurs fortes. L'alcool avec lui était toujours présent... Hellismine entendit quelqu'un l'appeler, il avait de suite reconnu la voix caractéristique de Bary. Cela faisait quelques jours qu'il ne l'avait pas vu. Ravi à l'idée d'accueillir son ami, le tavernier arriva dans la salle en souriant, mais son visage changea bien vite d'expression, la joie laissant place à la stupeur. Plus de pieds, plus de mains, plus de corps, seule la tête de Bary trônait sur le comptoir. Le sorcier s'en rendit compte... Remis de sa stupéfaction, Hellismine approcha de la tête :

- Bary, faut vraiment que tu cesses de jouer avec la téléportation... C'est incompréhensible cette obsession pour cette magie... Je ne sais pas, moi, achète-toi une licorne, fais comme tout le monde... Comment tu vas faire maintenant ? J'espère que pour retourner d'où tu viens ou pour ramener ton corps parmi nous, tu n'as rien à manipuler...

L'archer finit par trouver cette situation finalement fort drole, si tant était qu'elle eut pu être réparée...

- Je fais quoi... Je te sers un verre quand même ? Avec une paille ?

Oulah, j'ai l'impression d'avoir une énorme gueule de bois... bon on va voir ce qu'on peut faire maintenant... Voyons voir ceci :

"Wingard you levi Ô Soho !"

La tête de Bary s'éleva d'une dizaine de centimètres au dessus du bar, il fallut quelques secondes pour pouvoir stabiliser cette nouvelle et inconfortable position...

Bon, on va essayer de noyer cette migraine dans le raku, ensuite je vais voir si je peux ramener mon corps par le totem le plus proche...

Bary saisit la paille que lui tendait son ami avec la bouche puis voleta joyeusement vers la chopine de raku raku qui l'attendait sur le comptoir.

Le corps de Bary avait pu revenir sain et sauf par le totem quelques jours après cet incident, il fallut alors au grand sorcier une semaine entière pour parvenir à recoller les morceaux. A l'issue de cette opération douloureuse qui l'avait coupé du monde, il apprit qu'une bataille faisait rage au nord et à l'est de la ville. Bary entendit alors dans sa tête une voix, celle de son roi. Celui-ci l'appelait à l'aide. Bary partit donc à la recherche de son roi en détresse. Ce qu'il vit, il le chante aujourd'hui à tous ses amis du seizon debout.

J'ai vu la bataille de mes yeux. Entouré par 6 reikons, le roi faisait face sans craintes, sachant son heure arrivée, seule la rage et l'honneur de son royaume animait son bras. Son courroux était terrible et les reikons qui lui faisaient face tremblaient devant sa majestueuse et mortelle danse de sang et d'acier.

j'étais là moi aussi, plus loin, impuissant, mon regard embué par cette danse primaire et magnifique dans laquelle l'homme ne fait plus qu'un avec son arme et sa monture. Je lançais des potions à mon roi dans l'espoir que cela le sauverait d'un trépas trop prématuré. Il parvint à les réceptionner puis retourna corps et âme dans son combat.

Alors que la funeste mélopée atteignait son point d'orgue, le roi porta le coup de grâce à son ennemi de toujours, Galaad le roi reikon. Puis, le Grand Tout entendant son appel et prenant pitié de lui, l'emporta loin de ce champ de bataille qui marquera à jamais la grandeur d'Arutha, le roi Seizon.

Ainsi parle Bary Trauteur, témoin de la grandeur de son roi.

A la fin de cette Rhapsode, Bary leva son verre en l'honneur de tous les combattants seizons et de son peuple animé par la même flamme, puis le vida d'une traite.

La vie au Seizon Debout était paisible, tout était calme et l'on entendait plus le bruit des armes qui s'entrechoquaient; les Reikons s'étaient quelque peu désintéressés de la ville... Les combats se déroulaient désormais un peu plus loin et Germain, qui squattait la fumerie depuis quelques jours maintenant, pouvait tirer sur sa pipe sans se soucier de devoir sortir son épée, qu'il maniait d'ailleurs comme un débutant... Bary entra, commanda son breuvage habituel et nous gratifia, une fois n'est pas coutume d'une chanson vantant le mérite du roi Seizon. Tout le monde savait le courage d'Arutha, et le fait que ce fut un NPR qui chantait ses louanges augmentait encore la grandeur de cet acte de bravoure...
Répondant au toast de son ami :

- Aux combattants Seizons !!

Hellismine avait de multiples motifs de satisfaction en cet instant. Sa licorne, la seule de son élevage, Lonnie, allait de mieux en mieux. L'archer tavernier, désormais la montait de nouveau et elle partageait souvent ses aventures et ses combats. Brave licorne... Si sensible... Elle hennit à chaque monstre tué, à chaque Reikon rappelé par son dieu...
Hellismine sortit de sous le comptoir une sorte de classeur, deux morceaux de cartons fermés par des ficelles, où se trouvaient des parchemins en désordre. Il en sortit un, le lut dans sa tête rapidement :



L'archer avait écrit cette poésie quelques temps auparavant, dans une période où les voies qui s'ouvraient à lui, lui paraissaient si nombreuses, si fades et si vides de sens. Il sourit, repensa au chemin qu'il était en train de parcourir et qui lui plaisait fortement. Des amis, des aventures, des combats, du raku, Lonnie... N'était-il pas gâté finalement ? Hellismine prit le manuscrit et le déchira méthodiquement, lentement, et brûla un par un les morceaux de papier...

Germain regarda s'éloigner rapidement le tavernier qui venait de lui faire mille et une recommandations du style "Ne bois pas trop, ne fume pas trop, ne gueule pas trop et surtout, ne bois pas trop"... Quoiqu'il en soit, c'était fait, le professionnel de la distillation, le goûteur un peu trop zélé de ses produits tenait maintenant entre ses dix vieux doigts usés et dévorés, les clefs du Seizon Debout.
C'était tout ce dont avait toujours rêvé Germain, cette auberge. Une fumerie, une grande salle et quelques chambres au premier étage... Passer derrière le comptoir, c'était son désir le plus cher, son voeu le plus fou, mais il n'y était jamais parvenu à cause de son alcoolisme très prononcé et une ambition au niveau 0. Mais là, comme un cadeau tombé du ciel, il allait vivre ses plus belles heures de sa vie.
Hellismine lui avait laissé une liste de choses à faire en son absence :
- Laver le sol de la grande salle
- Aérer la fumerie tous les soirs
- Réapprovisionner les stocks
- Changer les draps des lits des chambres
- Faire la poussière dans les chambres
...
Cette liste n'en finissait plus.. Germain ne la lut pas jusqu'au et la rangea dans une des poches de son pantalon mité.

- Grmphhh, je vais faire cela à l'instinct plutôt... Tout d'abord, profiter du peu de monde pour installer mon matériel..

Le sorcier se mit alors à installer dans l'un des recoins d'un cagibi, son nécessaire de distillation. Ce fut un beau chantier !! Des tuyaux sortaient de partout et des sortes de pichets et des pots étaient disposés de ci de là. Puis Germain s'installa près de son petit chambard :

- Allez !! Au travail !!

La barbe bien développée, les yeux vitreux et le teint mat, Germain déambulait à travers la grande salle de l'auberge.

- Bah y sont où... les clients...

Le vieux distillateur semblait clairement être saoul, ne pas être très frais en tout cas. Ses pieds, qu'il tentait de faire progresser l'un après l'autre, avec une certaine réussite somme toute, au vu de son état, honorable, étaient déchaussés et paraissaient eux non plus ne pas être de la première fraicheur. Le sorcier avait abusé du raku-raku et se dirigeait maintenant vers la fumerie. Il ouvrit la porte, bourra sa pipe comme il put sur le meuble central, et l'alluma. Puis il s'allongea sur une des litières.

- Nom d'une pipe, c'est de la bonne herbe tsuchie ça...

Il tira quelques bouffées, encore, puis ferma les yeux. Germain venait de s'endormir pour quelques heures de repos immérité.

Hellismine revenait péniblement vers l'auberge, cette histoire de recette du raku raku lui avait mis un coup au moral. Le fait qu'il s'était fourvoyé dans cette quête sans réfléchir outre mesure le mettait hors de lui.
Sur le dos de Lonnie, se trouvait encore le brigand blessé. Il passa chez un mage de sa connaissance et lui conseilla de donner des soins au bandit, puis de le remettre aux autorités du royaume. Hellismine poursuivit sa route et arriva enfin en vue de sa belle auberge. La voir, le remit un peu d'aplomb, lui regonfla le moral, la voir encore debout finit de le rasséréner. Le tavernier resta debout devant la porte pendant quelques secondes et émit un sourire :

- Tiens c'est bizarre, pas de clients ? A cette heure de l'après-midi ?

Hellismine finit par entrer. Le sourire qui illuminait son visage se transforma alors en un rictus mélangé de colère, d'incompréhension et de choc...
Des morceaux de carton, de papier jonchaient le sol et un chien faisait ses besoins sur l'un des piliers centraux. Les cendriers débordaient de cendre et de mégôts dégoûtants et des chopines grasses décoraient la pièce. Le jeu de fléchettes était à terre, les flèches formaient un "Z"sur le mur blanc. Une chaise cassée et une table bote semblaient surgir de l'imaginaire d'un fou... Le tavernier, fulminant, grimpa à l'étage avec la ferme intention de déloger Germain de l'endroit où il se trouvait. Mais à l'étage, hormis la poussière et les toiles d'araignée qui finirent de le mettre hors de lui, il ne trouva rien.

- Bien sur !!

L'archer savait maintenant où était réfugié son ami distillateur. il descendit les marches sereinement, passa derrière le comptoir où il prit un seau et le remplit d'eau jusqu'au bord. Puis il se dirigea vers la fumerie et ouvrit la porte. Germain était couché sur un des lits, le contenu de sa pipe avait sali le meuble. Le vieux sorcier dormait tel un bébé, mais il allait vite se réveiller car déjà Hellismine levait le récipient plein de flotte. Le tavernier lui lança le contenu dans la tête et Germain se leva d'un coup, tout droit.

- Méééééé.... euuuuhhhh...

De façon méchante, le tavernier observa dans le blanc des yeux le distillateur qui ne baissait pas les yeux. Au bout de trente secondes, Germain décolla tel une flèche, et sortit de la taverne non sans bousculer l'archer. Ce dernier, surprit par l'étonnante vivacité du vieux, se retrouva les fesses à terre, et maugréait :

- Maudit alcoolique !! Je finirai par t'avoir, boit-sans-soif !!!

D'un bond, Hellismine se releva et retourna derrière le comptoir. Il contempla alors l'ampleur de la tâche qu'il lui fallait accomplir maintenant, et, devant le désordre et la saleté étalés devant lui, il se dit que les choses allaient reprendre leur cours d'avant...

Germain était revenu depuis revoir son ami Hellismine. Il s'était excusé de la mauvaise tenue du Seizon Debout en l'absence de l'archer. Ce dernier lui avait renouvelé sa confiance et Germain savait qu'il ne la méritait peut-être pas. C'est pourquoi il avait décidé d'être plus présent pour son jeune ami, car depuis son retour de son périple à la recherche de la recette du dieu Polkiu, le tavernier semblait en mauvais état moral. Mais là, aujourd'hui, il paraissait plus soucieux que mélancolique...

- Je vais aérer la fumerie
- Ok Germain...

Le vieil ivrogne avança vers la salle où l'on fumait les herbes les plus réputées de Sistearth. Mais, en plein milieu de la salle, il s'arrêta puis revint vers l'aubergiste.

- Se passe-t-il quelque chose ?

Depuis l'aube, Hellismine errait dans sa taverne, à s'occuper des taches ménagères. Germain, depuis quelques jours, le secondait tout le temps, et, dès l'aube, le distillateur briquait les sols, rangeait les salles, faisait les vaisselles, laissant du temps à l'archer pour s'entraîner aux armes et pour s'occuper de Lonnie.
Mais aujourd'hui était un jour un peu particulier... Germain s'approcha de lui :

- Se passe-t-il quelque chose ?

Germain avait ce sixième sens que les vieux Seizons avaient jadis. Il sentait la particularité d'un fait, le changement ou le défaut, comme on sent l'arôme d'un raku d'exception.

- Peut-être... peut-être...

Le tavernier était pensif... Mais le sorcier revint à la charge.

- Je ne peux rien te dire si ce n'est qu'un ami est venu me voir...
- Quel ami ? Bary ?
- Non..
- Maitre Nepourien ?
- Non...
- Quelqu'un du clan ?

Germain n'était pas Népourien, mais la proximité de ceux-ci l'avait quelque peu rallié, même si cela n'était pas officiel, aux adeptes du Grand Tout.

- Roohhh
- Bono ? Seth ? Glaps ?
- N'insiste pas, je ne te dirai pas...
- Grmphh... bon, que te voulait-il ?

Hellismine sentait qu'il en avait trop dit à son vieil ami. Il ne savait plus comment s'en débarrasser maintenant, si ce n'est en satisfaisant sa curiosité maladive. Cet appétit de tout savoir était ce qui les avaient rapprochés en premier.

- En fait, il est arrivé, et m'a demandé un service... Il m'a chargé de garder quelque chose pour lui... dont un objet de grande valeur, pécuniaire comme historique...
- Il ne t'as rien dit de plus ?
- non...
- C'est quand même pas le roi...
- tsss(c)..
- OK ok... c'est quand même bizarre... Tiens, en parlant d'ami, d'attitude surprenante, j'ai croisé Sethitus dans le désert, il se livrait à de bien étranges rituels... Il plantait je ne sais quoi dans le sol.
- Ah oui, je sais, on me l'a dit tout à l'heure... Je ne sais pas ce qu'il mijote, mais tu peux aller le voir et lui demander si tu veux...

Germain comprit qu'il avait assez ennyé le de plus en plus ténébreux archer, et s'en retourna à sa fumerie.

Laekan entra dans cette auberge, qu'elle n'avait plus fréquentée depuis fort longtemps ...


Aaaaah ! Enfin de retour au bercail ! Même si ce n'est pas pour longtemps ...
Je venais juste vous dire bonjour Hellismine, ainsi qu'à Germain. Je pars pas plus tard qu'aujourd'hui au port, un bateau m'y attends, on m'a chargé d'une mission de l'autre côté de cette mer ...
Avant que je parte, je prendrai quand même un raku raku, les tiens sont si ... merveilleux que je ne peux résister à la tentation, mon bateau attendra !


Elle s'attabla en attendant que le maître tavernier lui apporte sa commande


Au fait, as tu besoin de plantes ? Je peux t'en fournir quelques unes, même s'il ne m'en reste guère plus ...

Après qu'il eut ouvert les fenêtres de la fumerie, Germain entreprit de nettoyer les couches. La cendre des pipes et les pieds pas toujours propres des consommateurs avides de quiétude et de relachement, faisaient que ces lits étaient les endroits auxquels il fallait le plus veiller.
Quelqu'un entra. Germain, d'où il se trouvait ne pouvait pas apercevoir qui venait de pénétrer dans l'auberge. Il tenta de deviner et se fit un pari à lui-même :

- Allez, dix pièces pour Bary Trauteur...

Celui qui venait d'entrer commença à parler, ce qui suffit à faire comprendre au distillateur qu'il s'était trompé. La voix féminine ne pouvait être celle du sorcier vedette...

- Pfuiii...

Puis cette voix prononça ces paroles :

- Avant que je parte, je prendrai quand même un raku raku, les tiens sont si ... merveilleux que je ne peux résister à la tentation, mon bateau attendra !

Une vague de sensations délicieuses parcourut le corps de Germain. Au début, c'était la raison pour laquelle il trainait près des buveurs de raku-raku : il aimait entendre les gens parler du breuvage qu'il distillait lui-même...

Hellismine était replongé dans une intense réflexion quand la porte du Seizon Debout s'ouvra, laissant la place à l'herboriste des Népouriens, Laekan.

- Hey, content de te voir Laekan...

La sorcière excellait dans la préparation de poisons et d'antidotes de tous poils, ce qui faisait d'elle, au combat, une combattante appréciable. Les plantes et les fleurs n'avaient plus aucun secret pour elle...

- Eh bien oui, sur l'île, on trouve des plantes qui, mélangées à l'alcheiss réhausse son goût.

Hellismine lui montra une plante odorante et d'un vert foncé assez inquiétant...

- Tu peux m'en ramener quelques-unes ?

Le tavernier apporta à Laekan une chope de raku...

- Que vas-tu faire sur l'île, si ce n'est pas indiscret ?

Surpris de voir laekan seule en pleine nuit au beau milieu de la ville, haroun decida de la suivre pour voir si il ne se tramé pas une de ces grandes soirées dont les Népouriens avaient le secret. Ses doutes furent verifiés quand il l'a vit rentrer dans l'auberge

Ehhh, ils ne m'invitent meme pas....

Ensuite, il entra...

Alors, comme ça on fait la fete sans moi? Et helli, tu es la aussi? Z'auriez pu me prevenir....

Bonsoir, Germain, je me presente, Haroun membre de la confrerie.

Bien decidé a participer a la fete, Haroun s'assit a la table d'helli et commanda une chopine

Hellismine n'avait pas encore posé la chopine de Laekan qu'il vit entrer Haroun, le jeune sorcier NPR. Cet adepte du Grand Tout était l'un des éléments montants du clan et l'alchimiste avait pris Maitre Nepourien comme exemple, comme modèle.

- Tiens Haroun, ravi de te voir ici, malheureusement, aucune fête n'est prévue dans la taverne !!

Hellismine retourna au comptoir et servit un bock de raku, qu'il amena à Haroun aussitôt...

- Il n'y a pas de fête de prévu, mais nous ne sommes pas obligés de nous ennuyer pour autant...

Merci bien helli. A ta santé

Puis Haroun pris une gorgée de ce breuvage

Sérieusement, on devrait organiser une petite soirée ici, on invite du monde, on boit du raku raku, on danse....

Sinon, raconte moi tes exploits, quelle est ta derniere victime?

Comme à mon habitude, j'ouvris la porte doucement et me glissai dans l'auberge. Je saluai de la tête les habitués et m'approchai de Hellismine.

"J'apporte la commande de qui-tu-sais, lui murmurai-je à l'oreille. Où dois-je la poser ?"

Il me désigna la meilleure table de l'auberge. J'ouvris mon sac et en sortis des chandelles qui sentaient l'encens que je déposai délicatement sur la table. Je rajoutai ma petite touche personnelle en ajoutant un bouquet de fleurs parmi les plus rares de Sistearth, dont le parfum léger et apaisant, se mêlait harmonieusement à celui des chandelles.

Je m'écartai de quelques pas pour apprécier la disposition, puis me dirigeai vers la porte. Je venais de rentrer de voyage et j'avais encore beaucoup à faire ce soir. Après un moment de réflexion, je revins sur mes pas pour aller à la rencontre de Laekan. Je lui tendis une poignée de fleurs, soigneusement emballées.

"Voici, pour toi, des fleurs que j'ai cueillies sur l'île de l'Aurore. Elles ne poussent que là-bas et elles sont très fragiles. Je n'ai pas encore eu le temps d'étudier toutes leurs propriétés. Je te confie celles-ci, fais-en bon usage."

C'était une herboriste de grand talent et nous avions appris le métier ensemble. Je savais qu'elle apprécierait ce cadeau à sa juste valeur. Sur ces mots, je quittai tranquillement l'auberge du Seizon Debout.